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Rapport du sénat sur le métier d'enseignant

 

La FAEN dénonce depuis longtemps le stress et la souffrance au travail qui sont le lot quotidien de nombre d’enseignants.

Le récent rapport du Sénat sur le métier d’enseignant démontre que les Parlementaires semblent avoir pris la mesure de ce phénomène.

 

 

I. Le constat : la souffrance ordinaire

 

Le métier d’enseignant fait face à une crise qui se traduit pour les personnels par un épuisement professionnel et des problèmes de santé graves. Plusieurs raisons à cela : injonctions contradictoires, réformes qui s’empilent sans que les professeurs aient une idée claire des objectifs poursuivis, exigence de qualité mais de rapidité, esprit d’initiative mais respect des protocoles.

A ces dilemmes provenant de l’organisation du travail il faut ajouter ceux engendrés par la pratique du métier dans la classe, et hors la classe.

Rappelons l’enquête effectuée par la MGEN concernant la santé des enseignants :

sur 5 000 personnes interrogées en mai 2011, 24 % des personnels de l’éducation nationale sont en état de tension au travail et 14 % en épuisement (« burn-out »).

D’après une autre enquête établie par Georges Fotinos et J.M. Horrenstein dans un quart des établissements, moins de 25 % des personnels jugent l’ambiance de travail favorable, 28 % pensent souvent quitter leur travail et 39 % pensent ne pas avoir les compétences nécessaires pour faire face aux problèmes de comportement des élèves.

Car l’établissement est aussi un lieu de conflit :

- avec les élèves et /ou leurs parents,

- avec les chefs d’établissements, situation renforcée par l’évolution de leur formation centrée sur l’enracinement d’une culture d’encadrement, de la décision et de l’évaluation,

- parfois avec les collègues.

 

 

II. Un diagnostic : le système éducatif déboussolé

 

Toutes les réformes de la dernière législature se sont faites dans le cadre contraignant de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques). Or, cette politique ne comportait aucune visée éducative.

Le recours démesuré aux heures supplémentaires, un artifice jugé plutôt coûteux, a permis une moyenne de 2,19 heures supplémentaires par enseignant. Le rapport avance que cette inflation permettait de préparer à l’augmentation du temps de service hebdomadaire des enseignants sans concertation.

La très mauvaise réforme de la mastérisation s’est traduite part des disparités d’application, un affaiblissement de la préparation à l’entrée dans le métier.

 

 

III. Perspectives de redressement

 

Le tort des réformes récentes est d’avoir brouillé le sens de l’école.

Le rapport préconise de redonner un cap clair au service public de l’éducation. Pour répondre à cet engagement, le métier d’enseignant doit être redéfini.

Le rapport insiste sur plusieurs priorités allant dans ce sens :

- arrêt de la RGPP,

- adoption d’un premier collectif budgétaire pendant l’été afin de suspendre les suppressions de postes prévues à la rentrée 2012,

- lancement d’un plan de recrutement pluriannuel pour couvrir les départs en retraite et les évolutions démographiques à venir.

Les parlementaires préconisent de mettre en place une structure spécifique dans la lignée des IUFM (même s’ils pourraient porter un autre nom) avec un cadrage national fort. Il faudra un fléchage obligatoire des moyens et des postes dédiés à cette nouvelle structure au sein des budgets d’universités.

Afin de lutter contre l’assèchement du vivier, les rapporteurs se prononcent en faveur d’un pré-recrutement au niveau licence.

Ils réaffirment en conclusion que les prochaines réformes ne pourront se faire qu’en concertation avec les enseignants, seul moyen de rétablir la confiance, au lieu de les considérer comme des obstacles à surmonter.

Reste que le stress et la souffrance au travail des enseignants n’ont pas commencé en 2007 et que les parlementaires font l’impasse sur le management anxiogène ainsi que sur les incivilités, la violence et le comportement des élèves.

Il s’agit donc d’une prise de conscience très partielle de nos parlementaires dont nous ne saurions nous satisfaire.